BARET, Christophe
Management et réseaux sociaux. Jeux d'ombres et de lumières sur les organisations - Paris : Lavoisier, avril 2006
Depuis plusieurs années, les transformations du contexte économique et social dans lequel évoluent les entreprises ont conduit les sciences de gestion à proposer des cadres théoriques qui leur permettent dappréhender les relations entre les acteurs économiques et sociaux. En effet, avec la fin de la prééminence du modèle de la grande entreprise fordienne, lattention des chercheurs se porte davantage sur la gestion des relations entre les organisations, dans la perspective notamment daméliorer lefficience de ces relations. En ce sens, un ensemble de théories, dorigine sociologique sintéresse aux liens interorganisationnels mais aussi aux relations interindividuelles qui permettent dexpliquer laction économique. Il regroupe les différents développements de la théorie des réseaux sociaux, et en particulier la nouvelle sociologie économique, la théorie de lencastrement structural et la théorie du capital social. Loriginalité de la théorie des réseaux sociaux est de prendre pour objet les relations entre les individus, se démarquant ainsi des approches centrées sur les seuls attributs des acteurs : « Le moteur social causal derrière ce que les gens ressentent, croient, font, repose sur les formes des relations sociales entre acteurs au sein dune situation sociale donnée. » (Burt, 1991). Cette posture de recherche prend acte du fait que les individus nagissent pas seuls, de manière isolée, mais à lintérieur dun réseau de relations qui va à la fois faciliter et limiter leur action. Pour Granovetter (1985, 2005) cette théorie constitue une alternative aux visions sous-socialisée et sur-socialisée de lindividu. Elle refuse lindividualisme méthodologique en intégrant dautres dimensions que le seul acteur ; elle se démarque aussi des approches holistes qui considèrent les individus comme soumis à des normes et des valeurs intériorisées. Dans ce dossier, nous nous proposons de faire le point sur les apports et les limites de lintroduction de la perspective « réseaux sociaux » en sciences de gestion. Dans une première partie, nous soulignons pourquoi les concepts de réseau social et de capital social intéressent le management. Dans un deuxième temps, nous faisons état des résultats de quelques recherches françaises récentes qui ont analysé les réseaux sociaux » en sciences de gestion. Dans une première partie, nous soulignons pourquoi les concepts de réseau social et de capital social intéressent le management. Dans un deuxième temps, nous faisons état des résultats de quelques recherches françaises récentes qui ont analysé les réseaux sociaux, au niveau intra- ou interorganisationnel. Enfin, nous abordons les principales limites et ambiguïtés de cette démarche
Management et réseaux sociaux. Jeux d'ombres et de lumières sur les organisations - Paris : Lavoisier, avril 2006
Depuis plusieurs années, les transformations du contexte économique et social dans lequel évoluent les entreprises ont conduit les sciences de gestion à proposer des cadres théoriques qui leur permettent dappréhender les relations entre les acteurs économiques et sociaux. En effet, avec la fin de la prééminence du modèle de la grande entreprise fordienne, lattention des chercheurs se porte davantage sur la gestion des relations entre les organisations, dans la perspective notamment daméliorer lefficience de ces relations. En ce sens, un ensemble de théories, dorigine sociologique sintéresse aux liens interorganisationnels mais aussi aux relations interindividuelles qui permettent dexpliquer laction économique. Il regroupe les différents développements de la théorie des réseaux sociaux, et en particulier la nouvelle sociologie économique, la théorie de lencastrement structural et la théorie du capital social. Loriginalité de la théorie des réseaux sociaux est de prendre pour objet les relations entre les individus, se démarquant ainsi des approches centrées sur les seuls attributs des acteurs : « Le moteur social causal derrière ce que les gens ressentent, croient, font, repose sur les formes des relations sociales entre acteurs au sein dune situation sociale donnée. » (Burt, 1991). Cette posture de recherche prend acte du fait que les individus nagissent pas seuls, de manière isolée, mais à lintérieur dun réseau de relations qui va à la fois faciliter et limiter leur action. Pour Granovetter (1985, 2005) cette théorie constitue une alternative aux visions sous-socialisée et sur-socialisée de lindividu. Elle refuse lindividualisme méthodologique en intégrant dautres dimensions que le seul acteur ; elle se démarque aussi des approches holistes qui considèrent les individus comme soumis à des normes et des valeurs intériorisées. Dans ce dossier, nous nous proposons de faire le point sur les apports et les limites de lintroduction de la perspective « réseaux sociaux » en sciences de gestion. Dans une première partie, nous soulignons pourquoi les concepts de réseau social et de capital social intéressent le management. Dans un deuxième temps, nous faisons état des résultats de quelques recherches françaises récentes qui ont analysé les réseaux sociaux » en sciences de gestion. Dans une première partie, nous soulignons pourquoi les concepts de réseau social et de capital social intéressent le management. Dans un deuxième temps, nous faisons état des résultats de quelques recherches françaises récentes qui ont analysé les réseaux sociaux, au niveau intra- ou interorganisationnel. Enfin, nous abordons les principales limites et ambiguïtés de cette démarche