COQUERY, Natacha

Les faillites boutiquières sous l'Ancien Régime - Paris : Lavoisier, nov./déc. 2008

Au XVIIIe siècle, en l'absence d'institutions de crédit et de marché financier spécialisé, le rassemblement de capitaux est malaisé; aussi la plupart des échanges reposent sur le crédit. Les boutiquiers, de par leur profession, sont sur le devant de la scène, à la fois donneurs et demandeurs de crédit. Le crédit favorise l'échange mais en lui associant le risque. Qui dit faillite ne dit pas forcément incapacité, médiocrité, drame ou déchéance définitive. L'accident exprime plutôt la difficulté à échapper aux rets du crédit, dont la maîtrise est la clé du succès. Deux angles d'approche sont ici privilégiés pour saisir, à travers la faillite, l'entrelacement des pratiques sociales, judiciaires et comptables, caractéristiques de l'Ancien Régime: d'une part, le droit des faillites, qui met en avant l'entre-soi marchand; d'autre part, la comptabilité de faillite, instrument technique et juridique qui en est encore à ses balbutiements